Les plumes 15.20

Atelier d’écriture proposé par : Emilie Bert

D’après une collecte de mots sur le thème « boite » : Pandore – Béquille – Nuit – Cadeau – Secret – Sucre – Carton – Ouvrir – Oppresser – Outil.

Tu sucres ?

Le paquet était posé à proximité sur ma table de nuit parce qu’il savait qu’à ce jour, mes béquilles ne me seraient plus d’aucun secours et que je resterai rivée à mon lit, le restant de ma vie.

Il avait choisi un joli carton bleu sur lequel il avait collé de petites étoiles irisées comme l’aurait fait un enfant. Son secret aurait pu être bien gardé, s’il n’avait pas renversé la boite à outils dont le vacarme m’avait extirpée de ma torpeur.

J’avais bien remarqué ce regard humide, donnant à ses yeux bleus délavés, comme un dernier éclat de vie. Quand il a précisé que c’était un cadeau juste pour Moi et qu’il m’appartenait de l’accepter ou non, et qu’il a ajouté qu’une fois la boite de pandore ouverte, je risquais de ne plus pouvoir faire machine arrière. Je compris parfaitement son message.

Avant de me quitter, il déposa sa grosse main rugueuse et fripée sur mes doigts fragiles et glacés, une manière de me donner du courage. Puis, silencieusement, il referma la porte de la chambre sur son passage.

Comme il l’avait annoncé, j’hésitais un peu avant d’ouvrir le couvercle. De mes doigts tremblants, je le poussais et il tomba mollement sur la moquette.

Tout au fond de la boite, se trouvait déposé sur un papier de soi froissé, un petit carré de sucre.

Fébrile, je m’en saisis et le porta à mes lèvres.

C’est à peine si je perçu l’amertume du cyanure habilement camouflée par la douceur du sucre, mais par contre, le souvenir de mon cœur soudainement oppressé me suivra jusque dans l’au-delà !

32 réflexions sur “Les plumes 15.20

  1. Pingback: Les Plumes chez Emilie 14-20- Les textes | LES PETITS CAHIERS D'EMILIE

  2. Hello Marla
    Je rejoins les bloguinautes qui pensent à un acte d’amour immense. Ton texte est fort. Quand il n’y a plus d’espoir, on devrait pouvoir choisir son heure de départ, en France.
    Bon dimanche
    e-bises d’O.

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  3. Oh maman ! Horreur, malheur !
    Je dois passer sur le billard le 15 juillet, j’essaierai d’oublier ton texte. Pourvu que personne de mon entourage ne le lise ! Il pourrait leur donner des idées funestes. Et ils savent que j’aime le sucre ! Oh bazar de casserole !
    Bisous Laurence.

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